Post-Scriptum
des articles précédent et anté-précédent : Nat me signale que Larry Sanger, co-fondateur et premier coordinateur de la rédaction de Wikipédia, a écrit un article contre l’anonymat
sur son blog. Désappointé par l’évolution de Wikipédia, il s’en est retiré et lance actuellement un nouveau projet d’encyclopédie en ligne avec des auteurs identifiés, Citizendium. Nous sommes ravis de voir un point de vue aussi autorisé conforter le nôtre !
L’argumentation de Larry Sanger repose sur l’idée qu’un système de discussion publique, ou de vote, ne peut pas avoir de règles s’il est anonyme, et qu’un système sans règles ne peut pas être démocratique.
La démocratie suppose une certaine confiance dans les interlocuteurs du débat, ou dans les arbitres du vote. La confiance est une sorte d’institution invisible, elle est l’attribut que nous accordons à une personne précise, pour des raisons précises. La réputation est un autre exemple d’institution invisible (cf. Pierre Rosanvallon). Toute tentative pour réduire ces institutions à des mécanismes impersonnels, à des algorithmes en quelque sorte, est vouée à l’échec : il n’est guère besoin d’évoquer le sort de telles tentatives menées au cours du XXe siècle, au nom de la supériorité du collectif sur l’individuel.
Corruption légale en ligne
Vous voulez faire paraître sur Wikipédia une biographie hagiographique de vous-même, et pour cela recruter une équipe de propagandistes qui vont voter en votre faveur au sein des instances de modération ? Inutile de mobiliser l’arrière-ban de votre belle-famille et des anciens de votre école maternelle, il suffit de recruter des professionnels et de les payer (à des tarifs très raisonnables). Pour cela, il y a un site d’intermédiation spécialisé, que Nat, toujours vigilant, m’a signalé, et qui pourrait peut-être faire l’affaire :
Je compte utiliser leurs services pour prendre le contrôle, et ensuite faire valoir ainsi mes prétentions à l’héritage de Gengis Khan.
Tant qu’à faire.
Apple reprend notre idée sur iTunes
Nous aurions dû breveter :
iTunes Plus : la musique sans verrou mais avec votre identité
MySpace aussi !
D’après un article du Monde
MySpace lance une campagne aux États-Unis pour qu’une loi fédérale oblige les délinquants sexuels avérés à enregistrer leurs adresses électroniques, et d’autre part met en œuvre le logiciel Sentinel de Sentinel Tech Holding Corp pour traquer les délinquants sexuels sur son site. L’anonymat sur Internet va être de plus en plus difficile à défendre !